

Par Miriam EYR
Le 30 juin 2023
Quand le temps frappe à ta porte, il ne frappe pas qu’une fois.
Une fois, c’est un incident. Deux fois, ce n’est pas une coïncidence…
– …en quatre-vingt-dix-neuf!
Voici la date qui est sortie spontanément de ma bouche quand deux chefs d’entreprise différents m’ont demandé la semaine dernière (la précision n’est pas anodine) :
– Vous êtes arrivée quand au Canada?
Hé non! Ce n’est pas la date de mon arrivée au Canada. C’est la seule question qui me hante depuis ces 2 épisodes : pourquoi mon cerveau a répondu 99 à cette question? Cela vous arrive-t-il des fois plutôt que d’ouvrir le frigo, vous ouvrez votre placard ou vice versa? C’est à peu près la même sensation, mais un tantinet plus intense.
Rien n’arrive par hasard
Selon les lois biologiques, il est possible de vivre un stress ou un surstress, voire de développer une maladie, seulement avec une date. Sans rentrer trop dans le détail, l’idée est simple. Cela fonctionne un peu comme un allergène (voir cet article déjà paru sur les allergies). Si vous mangez une datte et que vous en êtes allergique, vous allez déclencher une crise! Plus sérieusement, si vous mangez un aliment dont vous êtes allergique, vous allez déclencher une crise. Pour les dates et les cycles, c’est à peu près la même affaire… La date d’anniversaire d’un événement – soit le jour, le mois ou l’année – peut agir comme un allergène et redéclencher le même évènement, comme un retour de boomerang. Tout cela est bien expliqué dans le détail dans la formation sur les fondements des lois biologiques.
À la recherche de mon « cluster »
Je me suis donc mise à chercher et à réfléchir les liens de manière presque obsessionnelle. Ça y est, le petit hamster a déclenché la roue : Késako 1999. Il s’est passé quoi en 1999? Et surtout, quel est le rapport avec 2019?! Car 2019 est la vraie date à laquelle je suis arrivée au Canada.
Souvenez-vous durant la pandémie, on cherchait les « clusters » ou les « foyers de contamination » liés au virus SARS-CoV-2, pour essayer de freiner la transmission du virus. Puis, ils sont devenus trop nombreux au fil des vagues épidémiques successives. La Santé publique ne les dénombrait presque plus…
De la même manière, il est fort probable que quand la source est trop lointaine dans notre histoire ou dans notre généalogie, cela devient flou, en tout cas, de manière consciente.
Alors, je me suis mise à remonter le temps en cherchant les dates importantes d’une vie. Par expérience, je sais que quand on veut trouver une information, elle disparait comme par enchantement. La persévérance m’a toutefois aussi prouvé que « celui qui cherche trouve ».
Soudain, je me suis rappelée que je me suis mariée en 2000 (c’est une date qu’on n’oublie pas : 2000! Le supposé grand bug et la supposée fin du monde…) À croire, que nous avions eu une envie compulsive de nous marier. Il faut savoir que chez nous (au Maroc), pour se reproduire, c’est certes une étape incontournable!
Étrange décision : se marier ! Surtout que je n’ai jamais été pro-mariage. Pour l’engagement, oui absolument! C’est juste que je ne voyais pas l’intérêt qu’une autorité morale prenne part à ma vie intime et de surcroît sur un bout de papier.
Cependant, il faut croire que je ne suis pas à une contradiction près. Non seulement on s’est mariés en 2000, mais j’avais décidé de le quitter en 1999! Ah… nous y voilà!
Tel l’impact d’une météorite dans ma tête, la mémoire me frappa!
Donc si je résume, pour mon cerveau : je l’ai quitté en 1999 et je l’ai quitté en 2019…
Serait-ce la résonance du « dix-neuf »?! Serait-ce une décade?
Cela voudrait dire que je l’ai quitté en 1999, puis quelque part symboliquement, que je l’ai encore quitté en immigrant au Canada en 2019?
Sauf que cela ne s’arrête pas là… Il se trouve que j’ai divorcé en 2009!
Alors si je récapitule :
- Je l’ai quitté en 1999.
- Je l’ai quitté en 2009.
- Je l’ai quitté en 2019…
À croire qu’il faut partir loin, au bout du monde (le Canada pour le reste du monde, c’est « le bout du monde »), supporter des conditions extrêmes (oui, cela aussi c’est la vision du reste du monde) afin de ne plus commettre les mêmes erreurs, de ne plus tomber dans les mêmes pièges, de ne plus être confrontée à lui, de ne plus subir… Voilà comment mon cerveau était en train de me révéler la stratégie extrême de survie à laquelle je me suis pliée non sans enthousiasme.
D’ailleurs à la question qu’on m’a souvent posée depuis mon départ et mon arrivée en 2019 : « Qu’allez-vous faire au Canada ? » ou « Qu’êtes-vous venue faire au Canada? », je répondais « Un appel! » avec un certain air mystique.
Maintenant que j’y pense, je soulignais même que je ne fuyais ni régime politique, ni guerre, ni des conditions de vie précaires, ni autre raison évoquée… « C’est un choix de vie », disais-je!
C’est là que le deuxième impact d’une autre météorite me frappa au cerveau : était ce bien un « appel » ou un « geste de survie »?! Quelle est cette énergie qui motiverait une mère à traverser l’Atlantique avec mari et deux enfants en bas âge, laissant derrière elle ex-mari et deux adolescents? Était-ce un « Sauve qui peut! »? L’histoire devient soudain moins exotique et aventureuse.
Malgré une petite déception de ce revirement de sens à mon récit, cela devient très intéressant et suscite beaucoup plus mon intérêt.
J’avais bien révisé les fondements des lois biologiques et Rumi ne me contredirait pas avec sa citation mystique : « Tout ce qui vient, vient de nous ».
Tel un Sherlock Holmes, je suis allée voir ce qui s’y passe à toutes les décades, et surprise! voici le tempo qui a marqué ma vie :
- Rupture en 1989
- Mort en 1989
- Rupture en 1999
- Mort en 1999
- Mort en 2009
- Rupture en 2009
- Mort en 2019
- Rupture en 2019
Tout cela s’explique assez bien finalement. Je n’avais même pas besoin d’aller chercher avant 1989, j’étais trop petite pour m’en souvenir. Mais à ce stade, je mettrais ma main à couper que j’aurais la même partition.
Pour m’amuser, je l’ai quand même fait. J’ai découvert que le premier divorce qui a frappé la famille était bien en 1979 et que la mort de mon grand-père paternel, un vrai pilier, fut en 1969.
Il n’y a plus rien à prouver.
Force est de constater que toutes ces dates me ramènent à la rupture d’un couple puis à la mort d’un homme important de la famille. Et peut-être qu’en creusant encore, elles me ramènent aussi d’autres évènements marquants, qui se sont déroulés dans une année se terminant inévitablement par « 9 ».
Je pourrais même aller chercher la signification du symbole du « 9 » et je trouvais une mine d’or d’informations mais sans aller chercher plus loin, il est clair que le « 9 » est la fin d’un cycle. Après le « 9 », on recommence à 0, on naît et on renaît…
Échec et mat.
The game is over.
Je peux enfin fermer la porte sur ce cycle, ou pas. Je sais maintenant qu’il est plus facile et approprié de fermer un cycle sur une année « 9 » dans mon histoire. Je peux désormais avoir le choix de surfer ou pas sur la vague du « 9 », décider d’amorcer un changement ou pas… Le fait d’en être consciente me donne l’avantage sur l’avenir.
Sur ce, je vous laisse sur la réflexion sur votre propre cycle. J’ai une nouvelle partition à écrire…
5 Commentaires
WOW vraiment une belle plume comme nos collègues précédentes. J’ai adoré te lire.
Merci Johanne! Un plaisir ❤️