

Par Mélanie Marion
Le 25 août 2023
Pour lire les articles précédents, c’est par ici :
J’adore les fleurs. Depuis des années, j’achète d’immenses jardinières pour embellir ma maison. Je les achète beaucoup trop tôt, mais j’aime avoir le choix des plus belles. Les acheter trop tôt, ça signifie les rentrer dans la maison tous les soirs pour ne pas qu’elles gèlent. C’est ça, rester dans les montagnes! Mais quand même, petite pointe d’orgueil quand il est question de mes fleurs, j’avoue…
Un matin de congé, au lieu d’arroser mes fleurs en vitesse comme je dois souvent le faire avant de me rendre au travail, j’ai pris le temps de leur mettre de l’engrais et d’y faire le ménage. Entre l’ongle de mon pouce et mon index, je sectionne les fleurs mortes afin qu’elles ne volent pas à la plante une énergie dont elle a besoin pour grandir. J’enlève les parties nuisibles pour que le tout se porte mieux. Pour que les autres fleurs de la jardinière puissent s’épanouir. Ça prend un temps fou, mais n’est-ce pas le temps qu’on prend pour notre rose qui rend notre rose si importante?

Et là, j’ai tout compris.
Pendant que je tiens une fleur desséchée entre mon pouce et mon index, tout s’arrête autour de moi : je prends conscience de l’essence même des lois biologiques. Cette petite fleur rabougrie, brune et sèche me fait réaliser que depuis des années, je fais pour mes fleurs ce que je ne prends même pas la peine de faire pour moi! Ce n’est que cela, au fond.
Tous ces savoirs nouveaux, toutes ces notions déstabilisantes et cette théorie complexe et innovatrice, je les assimile dans un seul et unique but : éliminer les parties nuisibles de ma vie pour équilibrer mon corps et mon esprit, retrouver toute la santé et l’énergie qu’il me faut pour fonctionner et alléger mon existence.
C’est donc installée à la table de ma terrasse, entourée de mes fleurs, que je continue d’avancer ma formation. Ça ne rentrera pas tout seul tous ces savoirs. Ça prend un peu de travail quand même. Mon immense café ainsi que divers objets placés ci et là sur la table servent à empêcher mes tonnes de notes éparpillées de s’envoler au vent. Vous devriez me voir la tête. Aussi emmêlée que mes notes. De toute beauté.
Plonger au cœur de son histoire
Je me replonge donc dans mon génosociogramme, qui comprend des informations sur les membres de ma famille – notamment leur date de naissance, les évènements marquants de leur vie, leurs maladies et la cause de leur décès – ainsi que dans une dizaine de feuilles (je n’exagère pas!) comprenant des liens possibles et impossibles entre toutes ces données et ma vie à moi. Vous savez, j’ai la chance d’avoir une famille extraordinaire et tissée très serrée qui accorde beaucoup d’importance à ses racines et à ses traditions. Il a donc été facile et agréable pour moi d’aller voir ma grand-mère et de lui poser quelques questions sur notre famille. On ajoute à cela mon grand-oncle – qui note tous les décès de la paroisse dans un petit calepin et qui est incapable de rester assis lorsqu’on aborde le sujet des ancêtres -, deux ou trois visites chez mes parents, quelques questions à ma sœur, un brin de jasette avec mes oncles et mes tantes (eh! oui! tout ce beau mon reste à St-Côme! Je vous l’avais dit qu’on était tissés serrés!), quelques visites au cimetière et un peu de recherche dans les ouvrages historiques du village et voici ma table de patio recouverte d’histoire, de souvenirs, de dates, de liens à faire, de flèches de toutes les couleurs et d’heures de plaisir en perspective.
C’est certain que l’hyperperformante en moi voudrait avoir plus de réponses encore. Il me manque des dates. Des causes de décès. Des éléments gardés secrets. Mais la mémoire a ses limites et je comprends que ma grand-mère avait probablement autre chose à faire dans son jeune temps que de questionner ses parents sur les drames familiaux, par exemple élever ses sept enfants, garder ses parents malades, cultiver la terre, s’occuper des animaux, rapiécer les vêtements, bref, survivre. Je dois donc me compter déjà bien chanceuse d’avoir tout de même accès à cette mine d’informations.
Me voici donc rendue au bout de mes recherches en ce qui concerne ma généalogie. Tout est là, écrit noir sur blanc. En fait, écrit rose-bleu-noir sur blanc.

Les fameux processus symboliques
Toutes ces informations me serviront à préparer mon dossier initial et à mettre en place un processus symbolique lors de ma fin de semaine de clôture de la formation. Non, ce n’est plus comme ça que ça se passe aujourd’hui dans la formation. Oui, il est possible de se faire des processus symboliques même si on ne vit pas ce genre de fin de semaine.
Les processus symboliques, on peut les faire dans les ateliers tels que « Osez vos émotions » et « GPS », mais il est également possible de s’en faire tout seul à la maison ou accompagnés de quelques personnes autour. De se planifier une journée où chacun pourra vivre un processus, pourquoi pas!? C’est tellement puissant!
Le fait de faire soi-même un processus symbolique est puissant. Mais le fait de participer ou de regarder les processus des autres l’est tout autant.
Ce sont des scènes de vie qui se reconstruisent et se matérialisent complètement sous nos yeux. Ce sont des situations remplies d’émotions, qui viennent cogner à la porte de notre inconscient pour savoir si on n’a pas besoin de quelque chose… Comme le laitier, le boulanger et le vendeur de fraises qui s’arrêtaient encore chez ma grand-mère toutes les semaines, dans ses dernières années de vie. Le boulanger. J’étais chez ma grand-mère un matin quand il est passé. Il est allé porter les pains directement dans le congélateur de la cuisine d’été en lui précisant qu’il n’y avait laissé que la moitié de la commande habituelle puisqu’il lui restait encore deux pains, et en lui disant que ce n’était pas un dix dollars qu’elle lui tendait mais bien un vingt dollars. Qu’elle lui en donnait trop. (Puisque le grand-père du boulanger vendait déjà du pain à mon arrière-grand-mère, il n’y a aucune arnaque qui est pensable… C’est ça les petits villages.)
Comme le boulanger, les processus symboliques auxquels on assiste viennent cogner à la porte de notre inconscient. En fait, ils ne demandent pas si on a besoin de quelque chose. Ils vont dans la cuisine d’été, ouvrent le congélateur et constatent qu’il manque des choses. Ou que certains trucs sont périmés et qu’il vaut mieux qu’ils soient changés. Et ils laissent ce dont on pourrait avoir besoin pour la suite des choses.
Assister ou participer à des processus symboliques, c’est recevoir des réponses à des questions, et ce, avant même que lesdites questions n’apparaissent dans notre tête. C’est vivre des émotions reliées à des situations conflictuelles en même temps qu’on reçoit les solutions à ces conflits. Si ce n’est pas du service, ça!
Bon, je retourne à mes notes et à mes fleurs. Encore pas mal de travail à faire…
2 Commentaires
Merci Mélanie. belle douceur ce matin . au plaisirs de te lire
C’est très gentil Jeannine! Merci!