

Par Mélanie Marion
Le 11 août 2023
Psssttt… Par ici si tu veux lire le premier article avant de commencer la lecture de celui-ci.
C’était en 2015. Je faisais mes premiers pas dans le monde des lois biologiques. Un peu par hasard, je l’avoue. En fait, je pensais que le hasard avait quelque chose à voir là-dedans avant de me voir obligée de rayer ce mot-là de mon vocabulaire. Comme j’ai fait mes études en langue française et que je travaille dans le domaine de la rédaction et de la révision, je suis plus du genre à ajouter des mots à mon lexique qu’à en éliminer, mais c’est comme ça avec les lois biologiques. Rien comme on est habitué.
Au printemps 2015, alors que j’oscille entre l’enseignement et le travail autonome en rédaction, je fais donc quelques contrats pour un nouveau client : Saut Quantique. Connaissais pas! C’est l’agence de communication Guidi qui me l’a référé. Après plusieurs semaines à réviser leurs documents sans pourtant les avoir rencontrés, j’apprends qu’ils seront au Salon du commerce aux Galeries Joliette. Je décide d’y aller avec ma fille, lui permettant du même coup une petit virée de magasinage. J’arrive aux galeries, trouve le kiosque de Saut Quantique…
Salut-salut, blabla. Enchantée, blabla. Oui oui, c’est moi qui révise vos textes, blabla. Oui ma fille, tu peux aller magasiner en attendant que maman parle au monsieur pas de cheveux, blabla. Ah! oui? Tu cherches une rédactrice? Mmm-mmm… Lois biologiques? Non! J’connais pas ça. Ouverture d’esprit? Bien sûr, blabla…
Mesdames et messieurs, c’est fou ce qu’on trouve aux Galeries Joliette! Ma fille s’est trouvé deux super belles camisoles dans le 2/10$ chez Ardène et moi, j’me suis trouvé une job! Tu parles d’une belle journée!
Quand j’ai commencé à travailler comme rédactrice chez Saut Quantique, je ne pensais pas que j’aurais aussi à réécrire ma vision de la vie…
Pour être en mesure d’écrire pour eux, j’allais devoir suivre la formation sur les fondements des lois biologiques, question de savoir de quoi je parlais. Ça allait de soi. Stéphane m’a alors parlé d’un point de non-retour… Il m’a dit qu’une fois qu’on savait, il était trop tard. On savait.
Ça faisait presque peur.
Comme dans les films
Je ne sais pas si vous avez déjà vu le film La Matrice. À un moment donné dans le film, Néo doit choisir entre la pilule bleue et la pilule rouge. Bon, je l’avoue, j’ai dû réécouter le film récemment pour me remettre cette scène en tête puisque je l’avais vu au défunt Cinéparc de St-Ambroise et que la thématique du film me semblait à l’époque beaucoup moins intéressante que le garçon qui prenait place à côté de moi dans la voiture. Ben quoi? J’avais 20 ans!
Donc, la pilule… Toujours est-il que la pilule bleue lui permettrait de retourner dans ses certitudes et de croire ce qu’il avait toujours cru, alors que la rouge lèverait le voile qu’on superposait à son regard et lui donnerait la possibilité de voir LA vérité…

Je me sentais un peu comme ça avant de prendre ma décision de suivre ou non la formation et d’accepter le travail officiellement.
La bleue, la rouge, la bleue, la rouge… Je voulais savoir, mais j’avoue que j’avais un peu peur. J’étais bien comme j’étais, pourquoi changer? La bleue, la rouge… Étais-je vraiment prête à amorcer une phase de déconstruction massive de mes certitudes et de mes croyances? Et d’abord, en avais-je envie?
Trop tard.
J’ai pris la rouge.
Bon. Je vous avoue que j’ai été un peu déçue au début. Probablement à cause du film, je m’attendais à quelque chose de plus, comment dire… hollywoodien!?! Je sais pas moi, un vortex temporel. Un mur noir avec des chiffres et des symboles qui clignotent en vert. Keanu Reeves avec son trench de cuir, qui débarque pour un café.
-Miss Marion, you took the red. Can we have a coffee to talk about it? No milk please.
Non. Rien. J’ai pris mon café toute seule.
En fait, y’avait pas rien. Y’avait un nuage.
Durant les mois où j’ai suivi ma formation, je me souviens avoir eu un nuage au-dessus de la tête. Vous savez, comme dans les dessins animés? Le gros nuage gris qui fait tempête au-dessus de la tête du personnage?

Peu importe où il va, peu importe qu’il fasse beau partout autour, le gros nuage gris s’acharne sur la tête du bonhomme. Prenez le gros nuage, remplacez la pluie et les éclairs par des points d’interrogation, des doutes et des questions et ça va vous donner une petite idée de mon état durant la formation.
Je n’étais que questionnement. Je travaillais avec mon petit nuage, je roulais en voiture avec mon petit nuage, je mangeais avec mon petit nuage, je me couchais avec mon petit nuage. Quand je m’endormais, il allait gentiment se coller au plafond de ma chambre, mais aussitôt qu’il voyait que j’étais réveillée, bloup! Comme un aimant! Le petit nuage…
Mais vous en faites pas, il a fini par se dissiper. Les doutes et les questionnements ont fait place à des concepts, des outils, des ouvertures et des possibilités incroyables. Ça a fait place au plus vrai que vrai. Au plus grand que nature.

Je sais maintenant ce que signifiait le point de non-retour. Et aujourd’hui, je ne voudrais pas ne pas savoir.
Vous me suivez? On se retrouve vendredi prochain pour le café.
8 Commentaires
… Toujours hâte à mon prochain café pour te lire! 😁 Merci belle Mélanie. ✍️💗
Ah merci Manon! J’adore te lire moi aussi!!! À quand le prochain???