

Par Manon L. Feubel
Le 21 juillet 2023
Pour tout d’abord lire le premier article de Manon, c’est par ici.
À l’aube de trois années d’études en lois biologiques chez Saut Quantique, plusieurs zones d’ombre de mon passé se sont grandement éclaircies, voire améliorées. Stimulé par mon désir de compréhension et vivifié par mes recherches conscientes, ce travail issu de sources généalogiques a rendu possible l’acte d’honorer, avant tout, ce que mes ancêtres m’ont légué de « réussites ». Et non sans fierté car chargé de sens, j’ai ainsi repris ce flambeau de vies antérieures comme étant l’apanage de ma vie actuelle.
D’autre part, identifier à travers ces legs des siècles précédents l’adversité à laquelle ont été confrontés mes aïeux, comprendre et accepter sans jugement de valeurs les difficultés et drames qu’ils ont vécus face à des situations, comportements et/ou événements aux conséquences malheureuses, me remplit le cœur d’humilité. Nos enfants héritent de nous; nous héritons de nos parents; eux-mêmes héritent des leurs et ainsi de suite. Tel semble se schématiser ce réseau de transmission naturel de génération en génération pour assurer, entre autres, la survie de l’espèce humaine. Et quand j’y songe, c’est ce à quoi l’univers me paraît temporellement œuvrer.
LA SOLITUDE EN HÉRITAGE
Mon arrière-grand-cousine était Aurore Gagnon, petite fille martyre victime de maltraitances, notamment par sa belle-mère. Le rappel de son histoire d’enfant torturée pendant des mois a marqué l’inconscient collectif des Québécois. Qui plus est, à sa mort, le médecin répertoria 54 blessures sur son corps, la plus grave se trouvant sur le côté du crâne. Après un examen toxicologique des viscères, il conclut à un empoisonnement.
Par ce lien émotionnel de lignée que je porte, j’associe à cette mémoire dramatique de petite fille ignorée, isolée et meurtrie, un sentiment de désarroi plus intense que d’autres du simple fait qu’elle vit en moi à travers le symbole d’une profonde solitude; non pas celle dont j’ai besoin pour me ressourcer mais celle qui isole et qui, au moindre relâchement et/ou signe d’abattement, s’installe rapidement. D’ailleurs et en ce sens, un arrière-goût du passé émerge à ma conscience à l’instant même où j’écris ces lignes :
Un jour où j’ai osé exprimer cet « état » malaisant de profonde solitude à une collègue en qui j’avais confiance, elle m’a prise au dépourvue en me répondant ceci : « C’est tellement décevant de t’entendre te plaindre avec le talent que tu as; les gens tueraient père et mère pour avoir un talent pareil! »
BANG!
Cette « sentence » mal à propos m’a fait l’effet d’une douche froide! Ne pas être entendue est frustrant; ne pas être accueillie est douloureux; se sentir bâillonnée est dangereux, et c’est ce que j’ai « accepté » de pire. Du reste, je me souviens m’être figée intérieurement et d’emblée, m’être renfermée sur moi-même. Et c’est par ces expériences tristement recluses remontant à ma conscience que le cœur blessé, je peux imaginer et ressentir ce qu’a pu éprouver Aurore dans l’extrême solitude de son grenier.
AU TRAVAIL
En somme, cette situation précise du passé explique bien les répercussions émotionnelles que peuvent avoir l’héritage de mémoires et/ou programmes mal ajustés, une fois engrammés dans la partie inconsciente du cerveau. Et si aucune correction n’est apportée, il y aura transfert à la descendance. Par analogie, au même titre que nos ordinateurs physiques, c’est ici que toute la valeur de ce remarquable outil des lois biologiques entre en scène. Il aide à trouver les sources défectueuses (bugs), les exprimer, les comprendre, les accepter et les solutionner par choix de mises à jour spécifiques pour « notre » ordinateur le plus puissant ayant jamais existé : notre cerveau.
Enfin, je reconnais qu’il en faut du courage et de la générosité pour plonger dans ce travail de responsabilisation envers soi-même et son propre clan. Et puisque la vérité crée le chemin qui crée l’identité, alors je poursuivrai sans relâche ma quête de celle-ci par l’exposition de ma propre vulnérabilité.
Mon arrière-grand-mère paternelle s’appelait Sévérine Gagnon; elle était la sœur de Télesphore Gagnon; il était le père d’Aurore Gagnon; elle était mon arrière-grand-cousine; je suis son arrière-arrière-petite-cousine…
Fin.
10 Commentaires
Chère Manon, vraiment magnifique, en présentant si clairement ton cheminement, tu présentes tellement bien ce que représente de faire cette démarche avec les L-B, on peut tous faire des liens pour nos propres chemins… WoW. La clarté, la fluidité que tu mets fait qu’on est emporté par l’histoire…
Merci beaucoup Line. Ce fût une réflexion intéressante à faire et à exprimmer. 🙂