Par Mélanie Marion
Le 26 janvier 2024
J’aime écrire un article quand c’est pour partager une belle expérience. Parler de ma formation ou vous raconter une reprogrammation réussie. Dire que je me suis débarrassée de mon infection urinaire toute seule, que lorsque j’étais enceinte, j’ai fait virer mon bébé de bord dans mon ventre la veille de la version prévue par le médecin, ou que j’ai débarrassé mon fils de ses otites à répétition, qui survenaient tous les 9 de chaque mois…
On aime ça partager nos réussites. Nos bons coups. Normal je pense!
On aime moins ça en général faire état de cette reprogrammation dont on ne vient pas à bout, malgré les heures et les heures acharnées de travail.
On n’aime pas parler de la honte.
Du découragement.
Du doute.
De la tristesse.
Ce n’est pas très glamour de dire qu’on a la larme à l’œil tout le temps. Qu’on continue à croire aux lois biologiques, mais qu’il y a de courts instants où on n’y croit plus. Ou comme l’a si bien dit Geneviève, qui fait partie la cohorte de l’atelier « Pièges biologiques » : « Je ne doute pas des lois biologiques, mais je doute que moi, je puisse y arriver! »
C’est ça. Sur ce coup-là, je doute que moi, je puisse y arriver.
Ce serait faux de montrer un seul côté de la médaille. Ce serait imposteur, même, de faire état seulement de ce qui fonctionne. Parce que si les lois bios génèrent des résultats impressionnants et hors du commun, elles sont loin d’être un long fleuve tranquille. Ou une baguette magique.
Je tiens à écrire cet article parce que les creux de vague aussi, ça se peut. Pis que c’est correct.
Je ne voudrais pas que ce blogue ressemble à quelque chose d’utopique. Les licornes pis les arcs-en-ciel, ça fait beau dans les textos, mais ça n’a pas sa place ici. Si tu savais ce que j’ai envie d’en faire des arcs-en-ciel par les temps qui courent…
Je veux que tu saches que si tu n’atteins pas ton objectif, tu n’as pas échoué.
C’est juste que t’es pas encore arrivé(e).
(Ça non plus, c’est pas de moi… C’est de Stéphane Loiselle!)
UN SOMMET PAS FACILE À ATTEINDRE
Ça fait neuf ans que j’applique les lois bios dans ma vie. Pourtant, les deux derniers mois ont été plus intenses que les neuf dernières années. Des hauts, des bas. Surtout des bas. Phase de réparation par-dessus phase de réparation. Je ne sais même plus ce que je répare!
Trop d’heures de reprogrammation pour les résultats obtenus. Trop de liens partout, je m’y perds complètement!
Des doutes, du découragement, du découragement, des doutes et… ah! du découragement!
Un peu avant l’atelier GPS, soit vers la mi-octobre, j’ai commencé une reprogrammation. Savoir qu’elle me mènerait là où j’en suis, je ne suis pas certaine que je l’aurais amorcée. Mais là, c’est la fille découragée qui parle. Parfois, durant quelques minutes et même parfois quelques heures, je suis capable de me détacher de cette fille-là. Je suis à vol d’oiseau, je vois tout ça de haut et j’y vois plus clair. Je vois le point de départ, je vois mon objectif et je comprends que j’avance.
Dans l’atelier « Pièges bios » que j’ai amorcé la semaine dernière – et auquel je m’accroche comme à une bouée de sauvetage en pleine mer – Pier-Luc nous a proposé une image remplie de sens, qui m’a aidée à mieux comprendre ce que je vivais. Je l’ai fait agrandir, elle est au-dessus de mon lit. Je vous jure!
« La seule ligne droite et directe vers un objectif est en réalité la vision de ce qu’on désire atteindre. » Donc la ligne droite du bas vers le haut de la montagne, ça c’est moi qui regarde mon objectif.
À droite, c’est mon trajet.
Je monte. Je redescends. Je prends un détour. Je plante. Je me relève. Je plante encore. Je recule un peu. Je pars en courant vers l’arrière. J’arrête. Je pleure. Je vire de bord. Je décide de continuer à avancer. Je monte un peu. Je monte encore. Je m’enfarge dans une racine. Je me relève. Je suis toute grafignée. Je regarde en haut. Je suis découragée. J’ai des ampoules. J’abandonne. Je n’abonne plus. Je pleure encore. Des fois je ris. Je continue à monter.
Puis, quand je reprends mon vol d’oiseau, je peux voir que je suis rendue au quart de la montagne. À la moitié. Peut-être même aux trois quarts. J’ai avancé vers mon objectif même si j’ai eu l’impression du contraire.
LES AMPOULES AUX PIEDS, ON CONTINUE D’AVANCER
Je fais de la randonnée. Je suis une randonneuse. En bonne et due forme. En tout cas, au moins une fois par année. Tous les week-ends de l’Action de grâce, je pars avec une dizaine de membres de ma famille, direction les Adirondacks dans l’état de New York, et on grimpe des montagnes. Parfois une dans la fin de semaine, parfois deux. Des bonnes là! Des affaires de 20-25-30 km. Du dépassement de soi à l’état brut.
L’an dernier, le samedi matin, on est partis à la noirceur, vers 5h30 le matin, et on est revenus à 21h30. On a mal évalué le degré de difficulté. J’ai eu peur. On a manqué de linge chaud, on a manqué d’eau et de lumière pour le chemin du retour. Tu penses que t’arrives au stationnement et tu rencontres un autre sommet. Un sommet entre toi et ta voiture. Entre toi et la chaleur du chalet. Le 5 à 7 dont tu rêvais depuis le midi, tu le pousses encore et encore, jusqu’à ce qui te semble être l’infini. Vers l’infini et plus loin encore, comme dirait Buzz Lightyear. Et tu montes en pleurant parce que ta motivation est encore plus amochée que tes jambes.
Pour moi, travailler avec les lois bios, c’est le même sentiment que gravir une montagne. T’es en bas, tu regardes le sommet, ça te semble parfois inconcevable de penser que tu vas te rendre là, mais tu commences la montée. Y’a juste toi qui peux le faire. Et tu peux y aller juste un pas à la fois.
Y’a des embuches, des moments difficiles et du découragement, mais y’a aussi des moments de joie et des petits sommets qui te donnent un point de vue, auxquels tu t’accroches. Tu as déjà une petite réussite en poche. C’est pas encore le gros sommet, mais ça fait déjà ça! T’auras au moins une belle photo si tu ne te rends pas en haut!
Même chose avec les lois bios. Regarde ce que tu as de fait. Célèbre, même si c’est minime. C’est fait!!!
Et là, de ton mini-sommet, tu as vue sur LE sommet. Celui qui n’est pas encore atteint et qui, étrangement, te semble encore plus haut que lorsque tu étais tout en bas de la montagne.
Tu manges ton petit sandwich, tu prends un peu de soleil quand c’est possible et tu repars. Mais tu n’es pas toute seule. Tu as tes compagnons de marche. Tu as du soutien, et tu les soutiens toi aussi. Travail de groupe!
Et ce moment, après des heures de marche, où tu l’atteins TON sommet… La sensation. La fierté. Le panoramique comme récompense ultime. Ça donne un sens à ce que tu viens de faire. À la fatigue, à la douleur parfois. Aux ampoules. Surtout.
Et parfois, tu regardes en bas et tu peines à croire que tu sois montée là!
ÇA VA VENIR, DÉCOURAGEZ-VOUS PAS!
(Pour les lecteurs qui n’ont pas grandi avec la musique trad québécoise comme moi, le titre ci-haut, c’est une chanson de la Bolduc qu’on se plait bien à fredonner par chez-nous quand on connait du découragement… Ça allège toujours les choses quand on turlutte! 😉)
Donc, de retour sur mon objectif pas-atteignable-pas-capable-eh-qu’y’a-pas-d’arcs-en-ciel-là-dedans! Je suis possiblement aux trois quarts de ma montagne même si j’ai l’impression d’être encore dans le stationnement, tout en bas. Probablement à quelques foulées de mon objectif. J’ai en poche 3 phases de réparation en deux mois : Covid, Influenza et périostite. Comme 39 autres personnes, j’ai amorcé la semaine dernière l’atelier « Pièges biologiques » afin de comprendre et de défaire les blocages à mes reprogrammations.
Sur cet objectif précis, je cumule une cinquantaine d’heures de reprogrammation, des liens à m’en mettre dans les cheveux, des processus symboliques, des consultations individuelles, la petite histoire symbolique, les coachings du mardi… J’ai le sentiment que tout est là. Que tout est fait.
Ne reste que les pièges bios à faire éclater et les arcs-en-ciel pourront revenir.
Je prends ce petit moment où je ne vois pas tout en noir pour affirmer que je vais réussir. Même si je suis grafignée, que j’ai des ampoules et que j’ai mal aux pieds. Même si je pleure encore. Même s’il y a des jours brumeux où je ne vois même plus le sommet.
Même si j’ai parfois envie de changer de sommet.
Et comme dirait mon ami Branchaille dans sa dernière composition : « Tout est clair, ne reste qu’à le faire! »
(Plus que jamais, vos commentaires seront appréciés. C’est ça la beauté du travail de groupe. C’est ça la beauté de gravir une montagne avec des amis!)
Welcome rainbow! 🌈
24 Commentaires
Merci Mélanie de ce beau texte personnel.
Merci également du partage de ce petit « reminder » qui fait du bien et qui inspire à continuer nos reprogrammations contre « vents et marées ».
Viser et cibler un ou des objectifs sur un vecteur bien défini demande en effet, du mouvement et du sens pour y arriver; alors bravo pour toutes ces cibles que tu vises à travers ce mouvement unique qui est le tien et qui selon tes défis, semble donner beaucoup de sens à ta vie… 🌞⛰️
Merci Manon pour ton commentaire et pour tes bons mots encourageants. Oui, on continue contre vents et marées! À bientôt! ❤